La fin du 19e siècle se caractérise par une crise identitaire. Une vague nationaliste pousse les compositeurs à vouloir se distinguer des créateurs d’autres pays.
De plus, des compositeurs de la même origine cherchent à développer un langage musical plus proche de leurs couleurs locales.
Certains questionnent le langage musical même : les Français et les pays germanophones par exemple.
À la deuxième moitié du 19e siècle, l’Europe est submergée par la philosophie musicale de Richard Wagner et du Musikdrama.
À l’aube du 20e siècle, plusieurs pays cherchent à se détourner du style wagnérien en s’inspirant de leurs coutumes locales, ou en élaborant une nouvelle forme d’expression musicale.
Ces réflexions culminent principalement en une polarisation France-Allemagne.
L’opéra est directement touché par ces questionnements du langage musical : chaque langue présente sa propre sonorité, ce qui engendre plus d’opéras dans les langues locales, les musiques populaires soutiennent des sujets plus politiques et la distinction entre récitatif et air n’existe presque plus.
Propositions d’écoute
- Pelléas et Mélisande (1902) Literaturoper de Claude Debussy (1862-1918) – FR
En théorie, il ne faudrait pas tomber amoureux de sa belle-sœur. En pratique aussi. Malheureusement, Pelléas est fou de Mélisande.
- Salomé (1905) de Richard Strauss (1864-1949) – DE
En théorie, il ne faudrait pas non plus avoir des idées licencieuses envers sa belle- fille. Sur scène, la soliste qui interprète Salomé fait la « danse des sept voiles », et la musique qui accompagne cette scène est une des plus fameuses de la pièce.
- Turandot (1926) de Puccini – IT
La princesse chinoise Turandot est difficile en amour : elle tue ses prétendants s’ils ne répondent pas correctement à ses énigmes. C’était sans compter sur l’arrivée du prince Calaf, qui réussit ses épreuves. Une fin heureuse ? Un drame ? On ne le saura jamais, Puccini est mort avant d’avoir fini son œuvre.
- Lulu (1935) d’Alban Berg – DE
Si le nouveau cinéma allemand devait désigner une source d’inspiration pour ses films, peut-être qu’il pointerait Lulu du doigt. La montée en puissance d’une femme fatale et sa déchéance glaçante.